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Qui va payer?






... pour la mise en place et le fonctionnement de ce site gigantesque, qui produira un-demi million de litres d'éthanol par jour?

Et combien a-t-il coûté depuis 2009, la première année où il est mentionné dans un document officiel? Question difficile, à laquelle personne ne veut répondre. En attendant de plus amples renseignements, on peut citer les dépenses suivantes :

- 2,6 millions engagés pour l’achat du site par Vichy Val d'Allier
- 12 millions dépensés pour la dépollution du site par GIAT, qui appartient à l’Etat
- 6 millions d’euros à prévoir pour la desserte autoroutière vers l’Allier
- 2,4 millions pour toutes les études de faisabilité et diagnostics divers, passés et à venir.

Au passage, ces 2,4 millions présumés ne sont sans doute qu'une goutte d'eau par rapport à la réalité. En effet, en annonçant la réhabilitation du site, un ancien Maire de Bellerive avait déclaré: "L'étude de faisabilité et l'étude financière devraient alimenter bon nombre d'heures de travail dans les dix prochaines années..." (« Vichy : Tout se joue à Montpertuis », La Semaine de l’Allier, 30/05/2009)

Rien qu'en 2010 Vichy Val d'Allier (VVA), la Communauté de Communes a consacré 64 700 euros à une étude de "positionnement économique" pour le site de Montpertuis (Conseil Communautaire du 30 septembre 2010, voir ici). Puis en 2012, VVA a commandité encore d'autres études "logistiques", "urbanistiques", "sur un périmètre élargi"... (voir ici)

Il y a déjà eu quatre études de ce type, que personne n'a pu consulter, et aux dernières nouvelles (octobre 2017), deux autres seraient encore dans les tuyaux, dont une à 100 000 euros !
Les études sur Montpertuis qui sont financées par notre association sont, elles, mises à la disposition du public (voir ici).

En tout, on avait prévu de dépenser 20 millions d'euros sur le projet, et la Cour des Comptes avait trouvé ce montant "disproportionné" ( voir p. 36 du Rapport 2014.)

Au total, donc, le budget est d'au moins 23 millions d’euros, sans compter le contournement Nord-Ouest de Vichy, qui deviendra indispensable (50-70 millions d'euros), sans compter les aides de l'Etat pour la phase "recherche" du projet, sans compter les aides de l'Europe, et sans compter toutes les subventions et autres cadeaux fiscaux qu’un industriel réclame lorsqu’il s’implante dans une commune.

Chacun des 50 emplois espérés aura donc coûté, au minimum, 460 000 euros à la collectivité - ou alors, selon les critères retenus, jusqu'à un million d'euros par emploi créé...

Tout cela, prélevé sur les efforts quotidiens de tous ceux qui se maintiennent dans leur emploi, des agriculteurs, boulangers, artisans, commerçants, hôteliers, restaurateurs, qui s’acharnent à survivre, et trop souvent, n’y arrivent plus.





En effet, la fiscalité tend à se concentrer sur les classes moyennes et les PME, les grands groupes pratiquant de plus en plus l'optimisation fiscale.

Mais l'usine paiera des impôts?

Pas sûr, car pour payer des impôts, il faut d'abord faire des bénéfices. Or, le processus de « deuxième génération» qui a été retenu à Montpertuis, est beaucoup plus difficile à rentabiliser que celui de première génération.

Pierre Porot est responsable du programme "Biomasse vers carburants" à l’IFP Énergies Nouvelles. Dans une interview, il appelle à des aides renforcées de l’Union Européenne à cette filière car, explique-t-il, avec les usines de seconde génération, « la création de valeur est beaucoup plus faible. » ( lire ici )

Ensuite, la baisse des prix du pétrole est un vrai danger pour le projet. Si elle se prolonge, les industriels (dont Michelin) préfèreront acheter des produits pétroliers, moins chers, plutôt que du bioéthanol, et l’usine n’aura plus de débouchés, ne sera plus rentable. Depuis le plongeon des prix du pétrole en 2015, les concepteurs du projet misent sur une remontée brutale de ces cours ( lire ici ). Mais la Banque Mondiale et beaucoup d’économistes privés considèrent que, même si les prix rebondissent, ils ont peu de chances de remonter à leur niveau d’avant ( lire ici et ici).

En matière de bioéthanol, et surtout de bioéthanol 2G, on ne compte plus les projets foireux, les usines qui ont dû fermer, et les investisseurs furieux. C'est un véritable cimetière des éléphants.

Ainsi, l’usine ne va probablement survivre qu'à coups de subventions.

Pendant combien d’années faudra-t-il nourrir ce monstre qui, par la fiscalité qu’elle va entraîner, va contribuer à détruire nos PME en alourdissant leurs charges?

A titre d'exemple, nos impôts servent déja à éponger les pertes de l'immobilier d'entreprise détenu par VVA, la communauté d'agglomération: 812 000 euros en 2015... (cf "Annexe à la délibération portant affectation des résultats 2015") Ils servent aussi à entretenir une nébuleuse d'institutions qui se chevauchent, et dont l'utilité est mal définie (voir La revanche du mille-feuille).

Et si, les pertes s'accumulant, on se décide à arrêter l’usine, combien de millions va-t-on encore dépenser pour tenter de dépolluer une deuxième fois le site ?...

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